chipeur and auger with black in mind . Laurent Chipeur et Stéphanie Auger . vue de l’exposition

commissariat expérimental . 2016-2017

Convaincue que les espaces artistiques sont omniprésents et souvent à deux pas de la crédibilité, j’ai découvert — ou inventé — le Musée Miniature d’Art À L’envers en 2016, dans son emplacement initial : le plafond de mon ancien studio d’étudiante à la maîtrise dans l’édifice des Arts Visuels de l’Université Concordia. Après quelques ajustements architecturaux mineurs, le musée était prêt à être inauguré en janvier 2017 et est devenu un lieu idéal pour les artistes aventurier.ère.s souhaitant défier la gravité et réaliser la plus grande oeuvre à laquelle ils aient jamais rêvé, mais à petite échelle. Exposer des œuvres et visiter les espaces de galerie au MMAAL’ nécessite de procéder à la rotation, à l’élargissement mental de certaines idées à mesure que celles-ci évoluent dans notre esprit. Cela implique aussi de regarder un type d’art qui semble n’avoir pas été fait pour nous. En tant que directrice auto-proclamée, j’ai organisé les expositions et les événements spéciaux du MMAAL’ ainsi que fabriqué de petits visiteurs en papier mâché pour constituer un public. D’autres de mes tâches consistaient à engager des jardiniers, des architectes et d’autres expert.e.s pour améliorer l’apparence du musée, à imprimer et gérer la devise du musée (le dollar canadien miniature – CAMD) et à créer un site Web à l’envers. J’ai également installé un système de caméras retransmettant plusieurs points de vue de chaque événement sur des moniteurs, afin que les personnes de taille humaine puissent contempler les œuvres presque comme si elles se trouvaient à l’intérieur du musée. J’ai éventuellement dû changer de studio et abandonner derrière moi les vestiges du MMAAL’. Un jour, qui sait, il se peut que je trouve un nouveau plafond pour poursuivre les activités du MMAAL’. S’appuyant principalement sur un petit effort de l’imagination, le MMAAL’ est toujours au bord de la disparition. On peut très facilement l’oublier, l’ignorer, le démanteler… Comment à nouveau mettre en place adéquatement cette institution particulière, presque dissimulée, dans le monde physique? Comment peut-elle être insérée dans les activités quotidiennes d’un espace choisi? Comment peut-elle manifester son importance tout en restant inattendue ?